J'avais voulu acheter le patron chez Reine une première fois, hélas, j'étais tombée un jour où ils refusent de vous vendre les patrons : "ça oblige à avoir une vendeuse", disent-ils. (Bah, en général, c'est plus pratique d'avoir une vendeuse pour vendre quoi que ce soit, mais chez Reine, visiblement, ils n'ont pas la même conception que moi du commerce). Pas découragée, quelques jours plus tard, je traverse à nouveau tout Paris et demande le patron New Look n° 6344. Las, ils sont rupture et il faudra attendre au moins deux semaines avant de l'avoir à nouveau en magasin, m'informe la vendeuse avec un air sadique. Elle rajoute : "ne venez pas le mardi matin, le rayon patron est fermé ce jour-là", avec un grand sourire. Il me démange de lui asséner un bon gros coup de boule, mais ce serait en totale opposition avec les conseils que je donne à mes fils : "les enfants, la violence n'a jamais rien résolu !" (mais cela doit quand même faire un bien fou, non ? )
Dépitée, je le commande sur internet : il arrive deux jours plus tard sur mon paillasson, enveloppé dans une petite pochette en plastique protectrice et très pratique. Un vrai bonheur : l'impression de recevoir un cadeau ! (Au passage, c'est décidé, je n'achèterai plus jamais un patron chez Reine : tant pis pour eux.)
Alors, je sors le patron de sa pochette, je le regarde, le retourne pour prendre connaissance des fournitures, des métrages, je le sentirai presque ainsi que je le faisais enfant quand, à la rentrée, j'ouvrais mes cahiers tout juste achetés à la papèterie et plongeais le nez dedans en inspirant un grand coup. La madeleine de Proust de la couturière ...
Et puis je réflêchis au tissu. Et puis je trouve. Et puis je vais chercher le tissu. Et puis je vais chercher la dentelle. Et puis je me rends compte que ma dentelle n'est pas assez large.
Alors je me rabats sur une chute : une cotonnage légère imprimée rose (de chez Dreyfus) et un coton plus épais (ce qui n'est d'ailleurs la meilleure idée que j'ai eue : ce modèle est à confectionner dans des tissus légers) fushia (Dreyfus également). Des tissus d'été, me direz-vous ? Certes, mais je suis dans une période "j'utilise ce que j'ai sous la main !" Ainsi, en même temps que je fais des économies, je vide mon stock et donc fais de la place dans mes placards pour pouvoir y stocker de nouveaux tissus que je ne vais pas à tarder à acheter et ainsi cesser de faire des économies ... et la boucle est bouclée. CQFD !
Et vendredi dernier, je m'y suis attelée. Le modèle d'origine étant réalisé en dentelle pour ce qui concerne l'empiècement, il a fallu que je trouve une autre manière de monter ce vêtement. (le montage de la dentelle est totalement différent !) Mon souci, lorsque je couds, est que ma réalisation soit impeccable, que ce soit à l'intérieur ou à l'extérieur : j'ai donc surpiqué les coutures intérieures au niveau de l'empiècement afin de dissimuler totalement les morceaux surpiqués (je ne sais pas si ce que je dis est très clair ?) et j'ai fait des coutures anglaises sur les côtés ; enfin, j'ai gansé le bord intérieur du col, des manches et du bas du top. J'ai également fait un biais dans le tissu imprimé et en ai bordé la fermeture arrière. J'ai adoré recherché une méthode de montage pour ce top, cela m'a beaucoup amusée.
Il me plait beaucoup ce top. Je dois le réaliser avec de la dentelle et vais sans aucun doute en faire de toutes les couleurs pour le prochain été. Surtout qu'en plus il utilise très peu de tissu et se fait vite.
Voici les photos :
Le patron New Look N° 6344
La couture intérieure
L'encolure dos avec son biais fait maison
De jolis petits devant (penser à piquer ces plis sur une plus grande longueur la prochaine fois ! environ 3 cm de plus)
Le devant une fois fini.